Maçonnerie

Je m’appelle Amaury, j’ai 40 ans et je suis maçon.

A mon échelle, la maçonnerie consiste à réaliser des petits pavillons, de la villa, de la maison individuelle.

Donc c’est en plusieurs étapes, on implante, après il y a le coulage des fondations et la réalisation des vides sanitaires, des murs, et ainsi de suite.

Pour s’installer maçon, artisan maçon, il faut soit donc la formation théorique, validée par l’école, soit le parcours pratique : l’expérience en entreprise. C’est ce que j’ai fait, voilà.

En parallèle, il m’a fallu suivre une formation théorique, je dirai, et la pratique et la théorie fait que... voilà, on peut être maçon à part entière et autonome.

Je travaille avec mon épouse, on est un petit effectif, c’est une petite structure. J’ai le statut d’artisan et elle c’est mon aide en tant que manœuvre.

Je suis amené à travailler généralement avec le fournisseur, les négoces de matériaux. Il vient métrer, chiffrer, et il fait tout le suivi de commandes derrière. Sans le fournisseur on peut rien faire. Mais également avec les terrassiers. C’est les deux, vraiment, les deux professions que l’on côtoie, pas au quotidien, mais très fréquemment.

Les qualités principales, je dirais... c’est, déjà aimer le plein air. On travaille généralement en extérieur, alors le plein air, c’est pas forcément de la balade. C’est l’hiver : c’est très froid, le vent. Et l’été, c’est pas mieux parce qu’il fait très chaud. Et nous on travaille toujours au soleil, puisque lorsqu’on a couvert, on a fini notre mission.

Il faut de la minutie, il faut également de la rigueur. Puis c'est vrai que c’est généralement l’investissement d’une vie pour les personnes donc il faut quand même un minimum de conscience professionnelle.

J’ai toujours aimé le bâtiment et là en plus c’est la création de volumes. J’aime le plan, mais le plan en lui-même c’est rien du tout, c’est vraiment après, la création sur place, travailler en 3D (3 dimensions) en fait.

Les gros avantages du métier manuel pour moi, c’est la notion du temps : elle est tout à fait différente. Lorsque l’on travaille de ses mains, le temps passe encore plus vite. Les journées sont même trop courtes, je dirais.

La difficulté, outre le fait que ce soit physique, c’est tenir des délais. Parce que comme c’est un travail en extérieur, on est soumis aux aléas du climat, et donc, qui dit pluie ou neige... La neige, encore, dans la région, c’est pas trop le problème. Mais surtout la pluie, donc, on prend du retard et comme on est un effectif relativement réduit, le retard, on peut jamais le rattraper. Donc, c’est vrai que tenir des délais et des engagements, c’est la plus grosse complication.

Artisan-artiste, oui, ça c’est la même base, le mot c’est la même souche. Et c’est vrai qu’il y a le côté artistique.

L’avenir, je l’envisage comme maintenant : exercer la même profession avec le même plaisir et tant que physiquement je tiendrai, je poursuivrai ce métier.